Le pays
Le Burkina Faso, « Pays des Hommes intègres», est un pays continental Sahélien, de 274.200 km2, situé en Afrique de l'Ouest à l'intérieur de la boucle du Niger, limité au Nord et au Nord Est par le Mali et le Niger, au Sud et au Sud Est par la cote d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. Plus de soixante ethnies, parlant plus de 120 dialectes cohabitent dans un climat trés pacifique.
La population
Aujourd'hui, la population du Burkina Faso est estimée à 15 millions d'habitants répartis dans 8317 villages. Le Burkina Faso, compte 13 régions gérées par des gouverneurs, 45 provinces par des hauts commissaires, 355 départements par des préfets et plus de 350 communes rurales. Il faut néanmoins noter que la Côte d'Ivoire, pays frontalier du Burkina Faso abrite une importante diaspora burkinabè évaluée à environ 3 millions de personnes. La présence de cette diaspora en Côte d'Ivoire s'explique principalement par le transfert pendant la période de colonisation, fournissant une main d'œuvre destinée aux travaux
dans les plantations de café et de cacao.
les religions
Le Burkina Faso est un Etat laïque, multiconfessionnel. On dénombre trois grands groupes religieux: Musulmans(54,8%), les Animistes(24,8%), Chrétiens (21%). L'animisme est encore fortement répandu, même au sein des autres communautés religieuses. Environ 52% de la population est de sexe féminin et environ 48% de la population a moins de 16 ans. La population de 65 ans et plus ne représente que 3,7%.
Un régime politique présidentiel
Entre l'indépendance en 1960 et l'année 1987 qui voit l'arrivée aux commandes de l'Etat de l'actuel président, Blaise Campaoré, on peut dire que la jeune république aura connu pratiquement tous les régimes: démocratique, dictature, autocratie, etc. Parmi ces régimes, plusieurs ont revendiqué une appartenance à la démocratie, restée le plus souvent théorique.
Le climat
Les saisons au Burkina Faso se caractérisent par l'alternance d'une saison sèche dont la longueur varie de huit mois au Nord, cinq ou six mois au Sud et d'une saison humide ou hivernage qui s'étend de mai à octobre au Sud et de juin à octobre au Nord.
l’organisation sociale
La cellule sociale de base est la famille que nous qualifierons « d'élargie » pour la différencier de la famille de type européen (papa, maman, les enfants). Elle comprend tous les individus qui ont des liens familiaux : frères/soeurs/demi-frères/dmi-soeurs/cousins/cousines/nièces/neveux/épouses/co-épouses, qui habitent la même « concession » ou la même cour et qui obéissent à un même
ancêtre, le chef de famille.
Plus élargie encore, on trouve la « Grande Famille » (parents du même lignage), souvent appelée « clan ». Quelquefois mais pas nécessairement, la notion de Grande Famille se confond avec celle de « village ». Le village est le rassemblement des familles, habitant le même endroit. Un chef de village est un personnage important, le plus souvent âgé (selon les critères du continent où
l’espérance de vie est faible (< 50 ans).
Les sociétés sont majoritairement patrilinéaires. Cela veut dire que l'on appartient à la famille de son père, on hérite, on lui succède. Dans les ethnies à système matrilinéaire, comme chez les Bobo par exemple, les femmes et ses enfants continuent à appartenir à la famille de la mère. Dans certaines ethnies de ce type, on hérite traditionnellement de son oncle maternel et non de son père, ce qui ne manque pas de poser des problèmes de conciliation avec le droit « moderne ».
les personnages traditionnels
Le Marabout: A l'origine, c'est un religieux musulman qui est chargé de l'enseignement du Coran. Par extension, ce peut être un sage qui est un exemple de vie, et donc un guide, un religieux qui « intercède entre Dieu et les hommes. » Rapidement en Afrique Noire, on a utilisé le terme de Marabout pour désigner un devin ou un soignant lorsque celui-ci est musulman. Il peut même s'agir d'un féticheur ou d'un jeteur de sort (le maraboutage), dans ce cas on est loin de l'islam orthodoxe. C'est souvent dans cet aspect négatif qu'on l'imagine en France, alors qu'il est plutôt positivement considéré dans les sociétés africaines.
Le féticheur: Par essence, c'est un adepte d'une religion traditionnelle (celle de son ethnie). Il s'adonne à la divination et à la médecine (magie blanche, plutôt bien considérée). Certains s'exercent également mais de façon beaucoup plus secrète, à jeter des sorts – on dit souvent « empoisonner » (magie noire de moins en moins bien admise, et combattue par les églises). On peut le considérer comme un « sorcier », quoique le terme soit beaucoup moins utilisé
Par les africains que par les blancs.
Paradoxalement, il arrive de désigner un féticheur comme « marabout » si celui-
Ci s’affiche comme musulman.
Le tradipatricien: C'est celui qui a la connaissance ou le pouvoir de guérir. Pour
Ce faire, il utilise souvent les plantes (phytothérapie)
Mais le guérisseur peut utiliser des méthodes plus étrangères aux Occidentaux : utilisation de graisse, de poils, d'ongles ou de cornes d'animaux et faire appel à des incantations, demander l'intervention de génies, utiliser la force des fétiches.
Les plus réputés ont une énorme clientèle, repérable à la longue file de patients qui se rendent à leur « cabinet ». Les honoraires peuvent être importants (en regard du pouvoir d'achat). Mais – en principe – ils sont versés en contrepartie de la guérison et non seulement des soins. En dehors des « professionnels » dont on vient de parler, existe une multitude de personnes (beaucoup de femmes) qui
Ont un don ou un savoir-faire dont profitent la famille et le voisinage.
Le griot: Il fait partie d'une caste : il n'a donc pas choisi son métier mais est né dans un clan de griots et a été initié. Dans quelques ethnies, il existe des « griottes ». Ses fonctions peuvent être très diverses : troubadour, poète, musicien, généalogiste, porte-parole… Il peut se spécialiser en fonction de ses talents. Celui qui est plutôt artiste – musicien ou chanteur – distraira et animera les assemblées et les cérémonies traditionnelles. On le rencontre encore
fréquemment dans les villes ou les villages.
Le chef: Certaines sociétés (les Mossé par exemple) ont une organisation traditionnelle tellement élaborée, complexe, figée, qu'elles possèdent un grand nombre de chefs : chef de lignée (la grande famille), de terre, de quartier, de village, de canton... (sans compter leurs conseillers, souvent appelés « ministres »).
extrait de " Traditions et modernité au Burkina Faso" Auteur : Les Amitiés Franco-Burkinabè ed. L'Harmattan 2007 page 34
AFB chemin du trial 34 160 Saint Drézéry tel / fax : (33) (0)4 67 86 57 78